« … les classes efficaces où tout marche comme sur des roulettes et où le temps, l’espace et le
matériel sont utilisés efficacement maximisent les occasions pour les élèves de s’engager à fond. »
[Traduction]

– Carolyn Evertson et Catherine Randolph.
Classroom Management in the Learning-centered Classroom

Organiser la salle de classe

La disposition des meubles, des fournitures et des ressources matérielles dans une classe est l’un des facteurs les plus importants pour ce qui est de favoriser un comportement positif. Dans une classe bien organisée, l’enseignant peut voir tous les élèves, et tous les élèves peuvent voir l’enseignant. Les élèves peuvent voir les présentations et les affichages comme le plan de la journée, les attentes relatives au comportement, les affiches traitant de différentes stratégies et l’information qui figure au tableau. Tous peuvent se déplacer librement. Les élèves circulent de façon fluide dans les endroits les plus fréquentés.

En outre, le matériel est facile d’accès et bien rangé. Le fait d’organiser le matériel de façon à en faciliter l’identification et l’accès contribue grandement à diminuer la frustration, à éviter les malentendus et à profiter pleinement du temps d’enseignement.

Une classe bien organisée :

  • a fait l’objet d’une planification stratégique afin de faciliter les déplacements de l’enseignant et des élèves;
  • appuie les procédures adoptées en classe pour l’enseignement individuel et en groupe;
  • facilite les efforts de l’enseignant pour établir le contact avec chaque élève tout en « s’adressant à l’ensemble de la classe »;
  • tient compte des besoins individuels des élèves et favorise un sentiment de sécurité;
  • réduit les distractions et encourage le prolongement du temps consacré à une tâche;
  • procure aux élèves le sentiment d’avoir un accès égal à l’enseignant;
  • réduit les frustrations des élèves et de l’enseignant.

Exemples de stratégies pour organiser le matériel

  • Veiller à ce que les élèves aient leur nom bien en vue sur toutes leurs fournitures personnelles.
  • Organiser les pupitres ou les casiers à l’aide d’étiquettes et d’emplacements désignés pour certains objets.
  • Choisir un moment à l’horaire régulier où tous les élèves doivent nettoyer et organiser leurs pupitres et leurs casiers. Certains élèves peuvent trouver utile de voir une image d’un pupitre ou d’un casier bien rangé.
  • Encourager les élèves à utiliser des chemises et des reliures à anneaux de différentes couleurs ou des étiquettes pour séparer le matériel ou les travaux par matière ou sujet pour chaque classe.
  • Encourager les élèves à utiliser des pochettes avec les nouveaux travaux d’un côté et les travaux corrigés et les notes de l’autre.
  • Enseigner aux élèves à se poser la question suivante avant chaque cours : « Est-ce que j’ai tout ce dont j’ai besoin? »
  • Être prêt à distribuer des copies supplémentaires du matériel ou des documents de cours perdus.

Planifier les déplacements

Lorsque les élèves peuvent se déplacer naturellement et résolument dans la pièce, ils se sentent moins anxieux, plus alertes et dans certains cas, plus détendus. En d’autres termes, les élèves qui peuvent se déplacer pendant un cours sont plus en mesure d’apprendre. Les élèves ont des besoins différents en matière de déplacement, mais la plupart d’entre eux deviendront agités ou mal à l’aise s’ils restent assis pendant plus de 20 minutes. Même une pause de 60 secondes pour se dégourdir peut les aider à se concentrer de nouveau.

Exemples de stratégies pour créer des occasions de bouger

  • Utiliser des réponses actives en tant que partie intégrante des activités didactiques.
    Par exemple, les élèves peuvent se tourner pour parler à un partenaire, se lever pour indiquer leur accord ou se déplacer dans différentes parties de la pièce pour utiliser du matériel. Permettre aux élèves de travailler à différents centres d’activités comme une grande table, un chevalet ou sur du papier cartographique apposé au mur ou au tableau.
  • Rechercher des façons non dérangeantes pour les élèves de bouger tout en travaillant à leur pupitre.
    Par exemple, remplacer la chaise d’un élève par un gros ballon. Ce dernier pourra rebondir doucement à son pupitre tout en travaillant. De petits coussins gonflables posés sur leur chaise permettent également aux élèves de bouger sans distraire les autres. Certains élèves peuvent trouver utile de travailler debout à leur pupitre. D’autres travaillent mieux lorsqu’ils sont assis à un comptoir ou sur un tabouret.
  • Fournir aux élèves des objets à manipuler.
    Par exemple, ils peuvent garder dans leurs poches une balle souple, une gomme à effacer ou des billes en bois afin de les utiliser au besoin sans faire de bruit.
  • Prévoir des pauses pour l’étirement et le mouvement, au besoin, ou les inclure à la routine de la classe.
    Aménager un espace dans la salle de classe où les élèves peuvent bouger sans distraire les autres. Offrir aux élèves la possibilité d’aller dans cet espace lorsqu’ils sentent le besoin de se dégourdir.
  • Confier régulièrement des tâches aux élèves qui éprouvent de la difficulté à rester assis pendant de longues périodes.
    Par exemple, ces élèves pourraient distribuer les documents ou ranger le matériel. Les élèves plus âgés peuvent trouver plus agréable ou utile d’aller porter du matériel au secrétariat ou à la bibliothèque.
  • Mettre au point un système de cartes portant la mention « J’ai besoin d’une pause ».
    Si un élève a souvent besoin d’une pause, envisager de mettre au point un système de cartes d’alerte. Cette stratégie nécessite du travail d’équipe et de la planification. Par exemple :
    1. Chaque élève garde un nombre donné de cartes à son pupitre sur lesquelles est inscrit le message suivant : « J’ai besoin d’une pause. »
    2. L’élève place une carte sur son pupitre pour avertir l’enseignant.
    3. L’enseignant reconnaît la demande et, si le temps le permet, il échange la carte de l’élève pour une carte qui, par exemple, pourrait se lire comme suit : « Luc a besoin d’une pause de cinq minutes. »
    4. L’élève apporte cette carte au secrétariat ou à la bibliothèque et la donne à un adulte, comme la secrétaire ou la bibliothécaire.
    5. L’élève passe les cinq prochaines minutes à effectuer une activité relaxante organisée au préalable, comme faire un casse-tête ou lire son livre favori.
    6. Lorsque le temps est écoulé, l’adulte chargé de la supervision remercie l’élève de sa visite, le félicite de son bon comportement et lui donne une carte qu’il doit remettre à son enseignant. La carte pourrait se lire comme suit : « J’ai bien aimé la visite de Luc à mon bureau pour une pause de cinq minutes. »
    Au début de chaque journée d’école, les élèves pourraient recevoir un jeu de cartes (p. ex., d’une à quatre) avec la mention « J’ai besoin d’une pause », et être responsables de leur utilisation.
  • S’assurer que les élèves sortent de la classe à la récréation et qu’ils participent quotidiennement à des activités physiques.
    Les élèves ont besoin de faire de l’activité physique pour dépenser leur excès d’énergie et calmer leur agitation. Si un élève éprouve de la difficulté à gérer la stimulation occasionnée par le fait de sortir de la classe en même temps que le reste du groupe, envisager de retarder sa sortie d’une à deux minutes.
  • Demander à certains élèves de se préparer aux pauses.
    Si un élève éprouve de la difficulté à gérer la récréation ou toute autre activité moins structurée, on peut lui accorder quelques minutes pour se préparer à cette transition. Par exemple, l’élève pourrait, tout juste avant la récréation, discuter des questions de planification suivantes avec un enseignant ou un camarade.
    1. Avec qui vais-je jouer à la récréation?
    2. Quel type d’activité vais-je faire?
    3. Si j’éprouve de la difficulté, que vais-je faire?