Déterminer la disposition des pupitres

Asseoir les élèves dans des coins stratégiques peut accroître les occasions de renforcer les comportements positifs et permettre de prévenir ou de gérer les comportements problématiques d’une manière discrète.

  • Pour certains élèves, il est avantageux de s’asseoir près de l’enseignant, notamment :
    • les élèves qui ont besoin d’une interaction supplémentaire avec l’enseignant pour éviter les distractions;
    • les élèves qui se soustraient de l’apprentissage et de toute interaction sociale;
    • les élèves aux prises avec des problèmes d’agressivité (ils ont également besoin d’être un peu mis à l’écart des autres élèves).
  • Il peut être avantageux pour les élèves qui dépendent trop de l’approbation des adultes ou qui ont tendance à manipuler les adultes de travailler avec d’autres élèves qui sont plus autonomes. Ces élèves plus autonomes sont des modèles positifs.

Il est également important de tenir compte des rapports entre les élèves. Quels élèves doivent être séparés? Quels élèves auraient avantage à s’asseoir ensemble parce qu’ils parlent la même langue maternelle ou qu’ils peuvent s’inspirer confiance mutuellement?

Établir des routines

Les routines sont des listes d’étapes prescrites pour effectuer diverses actions ou tâches et qui ont un début et une fin clairement définis. Les élèves qui ont appris à suivre les routines établies de la classe sont plus indépendants, ont de meilleures aptitudes sociales et se sentent plus en sécurité. Il en résulte que ces élèves sont des apprenants qui réussissent mieux et qui ont moins besoin de l’aide constante d’un adulte.

Chaque fois que cela est possible, enseigner les routines à l’ensemble de la classe plutôt qu’à un seul élève. Cependant, certains élèves peuvent avoir besoin d’un enseignement supplémentaire et d’une aide dirigée.

Enseigner les routines directement, au niveau de la compréhension des élèves, et fournir des rappels et des renforcements visuels jusqu’à ce que les élèves les maîtrisent. Rechercher les moments où les élèves pourraient avoir besoin des routines établies. Surveiller le comportement régulièrement et rechercher des façons d’adapter ou de créer des routines qui favorisent et appuient les comportements positifs et diminuent les comportements problématiques.

Les routines devraient :

  • être utiles aux élèves;
  • être bien définies pour en assurer l’uniformité;
  • être adaptées au niveau de compétence de l’élève;
  • être représentées visuellement de même qu’enseignées directement;
  • être renforcées pendant l’enseignement;
  • être généralisées aux autres environnements chaque fois que cela est possible;
  • être communiquées à tout le personnel de l’école afin d’assurer l’uniformité des attentes.

Voici des exemples de routines essentielles dans une classe :

  • gestion du matériel personnel et de la classe;
  • signaux d’attention et attentes relatives à l’écoute;
  • devoirs;
  • utilisation efficace du temps pendant les périodes de travail individuel;
  • distribution et collecte des travaux;
  • utilisation de la bibliothèque et emprunt de matériel de la classe;
  • transitions à l’intérieur de la classe et entre les cours;
  • entrée et sortie de l’école et de la classe;
  • utilisation des toilettes;
  • attendre son tour pour obtenir de l’aide;
  • dîner;
  • demande d’aide ou d’autorisation de quitter la pièce;
  • utilisation du matériel informatique;
  • appel à la maison;
  • organisation et utilisation de l’équipement d’éducation physique, changement de vêtements pour le cours d’éducation physique;
  • travail collectif ou avec un partenaire.

En surveillant activement le comportement des élèves, les enseignants peuvent déterminer à quels moments les routines pourraient être utiles. Par exemple :

  • Si les élèves prennent beaucoup de temps à se calmer après le dîner, un enseignant pourrait leur demander d’entrer dans la classe, de prendre un livre et de lire en silence pendant cinq à dix minutes. Cette routine aide les élèves à se concentrer et à se préparer à la prochaine activité d’apprentissage.
  • Si les élèves sont souvent agités pendant les dernières minutes de la journée d’école, l’enseignant pourrait planifier des activités prévisibles et nécessitant de la concentration pendant cette période, comme lire à haute voix pour les élèves ou les faire écrire dans leur carnet d’apprentissage.

Signal que la classe va commencer

Les enseignants utilisent généralement un signal pour attirer l’attention au début d’un cours, d’une activité ou après une transition. Les signaux les plus efficaces sont limités à un ou deux indices clairs, comme un carillon ou l’action de taper dans ses mains. Les indices peuvent être visuels (tenir une affiche ou un autre accessoire) ou sonores. Les signaux les plus fiables sont ceux qui peuvent également être utilisés ailleurs que dans la classe (p. ex., allumer ou éteindre les lumières).

Après avoir donné le signal que la classe va commencer, faire une pause afin de balayer la classe du regard pour voir quels élèves sont concentrés. Envisager de demander aux élèves de répondre à ce signal en levant la main, en regardant l’enseignant ou en exprimant verbalement leur accord en disant quelque chose comme « J’écoute. ». Utiliser une méthode discrète pour attirer l’attention des élèves qui ne sont pas encore concentrés, et ensuite offrir un renforcement positif, comme un sourire ou un remerciement en réponse à l’attention silencieuse et visible reçue.

Transitions entre les activités

Les routines sont nécessaires lorsque les élèves changent d’activités ou de contexte; par exemple, se déplacer d’une activité à une autre, d’un contexte à un autre ou d’une matière à une autre. Une classe du primaire ou du premier cycle du secondaire peut avoir plus de trente transitions par jour.

Exemples de stratégies pour les transitions entre les activités

  • Inclure un aperçu de la journée dans la routine régulière de la classe.
    Les élèves trouvent utile de connaître la séquence prévue des activités et les attentes relatives au temps.
  • Utiliser des indices sonores.
    Utiliser une cloche ou une minuterie pour indiquer qu’il est temps de prendre une pause ou de reprendre le travail.
  • Intégrer les indices à la routine d’enseignement.
    Par exemple, cinq minutes avant la cloche de fin des classes, dire : « Il vous reste cinq minutes pour sortir votre agenda et écrire vos devoirs. ».
  • Travailler avec chaque élève afin d’établir des paramètres précis pour les transitions et de leur offrir de petits rappels constants.
    Par exemple, lorsque les élèves quittent la classe pour se rendre au gymnase, passer ceci en revue :
    • comment ils doivent marcher (en silence et à quelle cadence);
    • avec qui ils doivent marcher (seuls ou avec un camarade assigné, au milieu ou à la fin de la file);
    • où ils doivent marcher (du côté droit du corridor).
    Les élèves peuvent répéter cette routine à l’avance.
  • Aider les élèves au besoin pendant les transitions entre les activités.
    Lors d’un déplacement d’un endroit à un autre, donner un but à chaque élève afin de l’aider à se concentrer sur un événement positif pendant le déplacement. Par exemple, demander à un élève de porter la planchette à pince de l’enseignant au gymnase ou des livres de bibliothèque à la bibliothèque.
  • Passer en revue les attentes relatives au comportement en vue d’une présentation spéciale ou de la visite d’un conférencier.
    Les représentations et les regroupements importants peuvent représenter des situations plutôt difficiles pour certains élèves.

Exemples de stratégies pour enseigner aux élèves à attendre qu’on les aide

  • Encourager les élèves à continuer de travailler sur les parties les plus faciles des tâches en attendant de recevoir de l’aide.
    Par exemple, ils pourraient souligner, surligner ou reformuler les directives avant de commencer une tâche.
  • Enseigner aux élèves à noter des mots-clés ou des questions.
    Cette stratégie aidera les élèves à se souvenir de ce qu’ils veulent dire pendant qu’ils attendent leur tour. Les feuillets autoadhésifs peuvent être très utiles pour marquer une place dans un livre ou pour écrire des mots-clés.
  • Montrer aux élèves d’autres activités verbales ou motrices à effectuer en attendant de recevoir de l’aide.
    Par exemple, les élèves peuvent regarder un livre, dessiner ou utiliser un chapelet de relaxation.

Profiter des circonstances favorables

Avant de demander aux élèves de faire quelque chose qu’ils sont moins susceptibles de vouloir faire, commencer par leur demander d’exécuter plusieurs tâches qu’ils aiment dans un délai fixé. Par exemple, avant de leur demander de faire un travail écrit ou d’essayer de résoudre une équation mathématique difficile, leur demander de résoudre une charade au tableau, de partager leurs idées avec un camarade ou de bâtir un modèle à l’aide de blocs mathématiques.

Créer des circonstances favorables en commençant la journée ou une leçon par des activités comme la lecture d’une histoire. Chaque fois que cela est possible, terminer également la séance d’apprentissage par une activité qui plaît aux élèves.

Intervention face à certains comportements

Lorsque certains comportements interrompent constamment l’enseignement, il faut trouver des moyens de les minimiser ou de les éviter. Autrement dit, au lieu d’essayer de modifier le comportement des élèves, essayer de changer sa propre façon de faire.

Par exemple, les réactions spontanées constantes en classe peuvent s’avérer frustrantes tant pour l’enseignant que pour les élèves qui souhaitent prendre part à la discussion. Bien qu’elles aient leur place dans la classe (par exemple, pendant les activités de remueméninges), les réactions spontanées peuvent nuire à l’enseignement, perturber la discussion de groupe et avoir pour effet de permettre à un petit nombre d’élèves de dominer la situation et de décourager les élèves moins sûrs d’eux-mêmes de participer. Afin de minimiser les réactions spontanées, s’assurer que les élèves savent quand et comment il convient d’intervenir. Par exemple, leur dire que du temps leur sera accordé pour réfléchir à leur intervention et qu’on leur demandera ensuite d’en discuter avec un camarade.

D’autres façons créatives de réduire le nombre de réactions spontanées consistent notamment à lancer une petite balle à l’élève pour lui signaler qu’il peut maintenant répondre, ou de choisir au hasard une carte dans une boîte contenant des cartes avec le nom de chaque élève. Ces stratégies encouragent les élèves à être attentifs à la question posée et à réfléchir à la réponse, puisqu’ils peuvent être choisis pour répondre. Si cette méthode rend certains élèves mal à l’aise, il est possible de leur dire à l’avance à quelle question ils devront répondre et de leur laisser du temps pour réfléchir et formuler une réponse.