Trouble déficitaire de l’attention avec
ou sans hyperactivité (TDA/H)

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est une affection neurobiologique qui peut causer l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité, de même que d’autres difficultés d’apprentissage. La recherche semble indiquer que le TDA/H est fort probablement causé par des anomalies dans certains neurotransmetteurs ou messagers dans le cerveau, le rendant inefficace ou paresseux dans les zones contrôlant les impulsions, filtrant l’apport sensoriel et permettant de fixer l’attention.

Il existe trois types de TDA/H : type hyperactivité-impulsivité prédominante, type inattention prédominante et type mixte. Les signes d’hyperactivité peuvent inclure l’inquiétude, le tortillement et l’agitation, de même qu’un bavardage excessif. Les signes d’impulsivité peuvent inclure le fait d’agir sans avoir planifié ou réfléchi au préalable, la difficulté de respecter les règlements et de suivre les étapes, le fait d’interrompre les autres, de même que la difficulté à gérer la frustration, les émotions et les transitions. Les signes d’inattention peuvent inclure le fait de perdre ou d’oublier des choses, de fréquemment faire la sourde oreille, la difficulté à suivre des instructions, en ratant des détails importants, la difficulté à se concentrer sur la tâche à accomplir et à terminer des devoirs, un faible sens de l’organisation, des problèmes avec la mémoire à court terme et la mémorisation, la distractivité et les problèmes de concentration et de maintien de l’attention. Les élèves souffrant d’un TDA/H de type inattention prédominante pourraient n’obtenir un diagnostic qu’à la fin du primaire ou au début du secondaire lorsque la demande se rapportant à l’organisation et à l’autonomie augmente.  Le type combiné est diagnostiqué lorsque six signes ou plus d’hyperactivité ou d’impulsivité sont présents.

Aucune cause directe du TDA/H n’a été déterminée. Le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention a tendance à être héréditaire. Les garçons comme les filles peuvent en souffrir; les garçons sont toutefois plus susceptibles d’en être atteints.

Répercussions sur la planification et la sensibilisation

  • Rencontrez l’élève et ses parents au début de l’année scolaire afin de discuter de la
    façon dont l’école peut répondre aux besoins de cet élève relativement au TDA/H.
    Vous pourriez, entre autres, vous informer au sujet de ce qui suit :
    • des forces, des intérêts et des besoins de l’élève;
    • des symptômes particuliers de l’élève;
    • des stratégies fructueuses utilisées à la maison ou dans la communauté qui
      pourraient être utilisées à l’école.
  • Si l’élève prend des médicaments au cours de la journée scolaire, discutez avec les parents des effets secondaires possibles. Respectez la politique et le protocole relevant de l’école ou du conseil scolaire relativement à l’entreposage et à l’administration des médicaments.
  • Il se peut que certains élèves ne se sentent pas à l’aise de prendre leurs médicaments devant les autres ou d’en parler. Discutez avec l’élève et sa famille afin de déterminer la meilleure façon de procéder.
  • Collaborez avec les parents et l’élève afin de déterminer s’ils désirent partager des renseignements précis au sujet du TDA/H avec les pairs et de quelle façon ils souhaitent le faire. Si tel est le cas, une consultation auprès d’intervenants en matière de santé, tels que les infirmières en santé scolaire ou communautaire, pourrait s’avérer utile.
  • Prenez soin de bien vous renseigner sur la façon dont le TDA/H peut avoir une incidence sur l’apprentissage, de même que sur le bienêtre émotionnel et social de l’élève. Le fait de lire à ce sujet, de poser des questions et de parler à des professionnels qualifiés améliorera votre compréhension et vous aidera à prendre des décisions visant à appuyer la réussite scolaire de l’élève.
  • Collaborez avec l’équipe-école ou l’équipe du conseil scolaire afin de déterminer et de coordonner toute consultation et tout soutien qui pourraient s’avérer nécessaires.
  • Développez un système qui permet de partager l’information relative au TDA/H de l’élève et aux stratégies fructueuses utilisées avec les membres du personnel concernés.

Votre sensibilisation doit commencer par un dialogue avec les parents.

Répercussions sur l’enseignement

  • Donnez des directives écrites ou visuelles, de même que des instructions verbales. Assurez-vous qu’elles soient claires et brèves.
  • Enseignez des stratégies d’écoute active. Encouragez l’élève à réfléchir davantage avant de fournir ses réponses, puisqu’il s’agit d’une manière souvent efficace de lui faire traiter de façon plus approfondie ce que vous avez dit.
  • Rappelez à l’élève « d’arrêter, de réfléchir et d’écouter » avant de répondre, d’agir ou de faire un choix.
  • Fractionnez les tâches et les devoirs en étapes courtes, faciles à gérer. Réalisez chaque étape séparément et donnez une rétroaction au fur et à mesure.
    Aidez l’élève à faire un plan pour une tâche à accomplir en définissant le but, en fractionnant la tâche en étapes et en déterminant son début et sa fin. Encouragez l’élève à utiliser la verbalisation intérieure pour réaliser des tâches plus difficiles (p. ex. : Premièrement, je dois ___ et, ensuite, je dois ___ ).
  • Fournissez des listes de vérification, des organisateurs graphiques, des référents visuels et des exemples pour aider l’élève à planifier et à se concentrer sur la tâche à accomplir.
  • Concevez des activités d’apprentissage qui nécessitent un taux de réponse élevé. Par exemple, fournissez aux élèves des tableaux blancs ou noirs individuels, des cartes-réponses ou des outils électroniques afin qu’ils puissent répondre tout en travaillant en grands groupes.
  • Enseignez des stratégies d’autosurveillance, telles que dresser chaque jour des listes et des listes de vérification personnelles pour les difficultés éprouvées.
  • Utilisez des stratégies d’enseignement comprenant des indices mémoires, tels que les mnémoniques et les messages visuels.
  • Enseignez des stratégies de résolution de problèmes spécifiques, et utilisez des supports visuels pour aider l’élève à se rappeler des étapes à suivre.
  • Enseignez des stratégies pour savoir quoi faire en attendant de l’aide (p. ex. : souligner, surligner ou reformuler les directives; noter les mots clés ou les questions sur des feuillets autoadhésifs).
  • Allouez plus de temps pour les tâches ou réduisez la charge de travail.
  • Donnez une pratique et un enseignement directs en reconnaissance de lettres et en organisation de pages. Si l’écriture courante continue d’être un problème à mesure que l’élève vieillit, réduisez les attentes relativement à la copie, allouez plus de temps pour les travaux écrits et explorez l’utilisation d’un traitement de texte.
  • Concevez des tâches de calcul et de la documentation de référence mathématique qui prennent en compte l’organisation spatiale et les difficultés se rapportant à la motricité fine. Par exemple, réduisez la quantité d’information contenue dans une page; présentez une question à la fois, dans un encadré; fournissez du papier quadrillé pour aligner les nombres correctement.
  • Permettez les répétitions et faites participer activement l’élève lorsque vient le temps de développer une meilleure compréhension des tables. Si l’élève continue d’avoir de la difficulté lorsqu’il doit travailler avec les tables, fournissez-lui des matrices ou du matériel de manipulation pour qu’il ait l’occasion de représenter les tables de sorte à ne pas être ralenti par des problèmes de mémoire.
  • Montrez de façon explicite et enseignez les stratégies de prélecture qui permettent d’activer des connaissances préalables, d’acquérir du vocabulaire et de donner un
    but à la lecture (p. ex. : tableaux SVA – Ce que je SAIS/ce que je VEUX apprendre/ce que j’ai APPRIS).
  • Enseignez des stratégies pour superviser la compréhension durant la lecture. Les soutiens physiques tels que les feuillets autoadhésifs ou les modèles de gabarits d’histoires pourraient être utiles.
  • Réduisez les distractions. Par exemple, assoyez l’élève près de votre bureau ou dans une zone loin des distractions telles que les portes; prévoyez un espace de travail tranquille que tous peuvent utiliser; permettez à l’élève d’écouter de la musique avec un casque d’écoute pour masquer le bruit.
  • Aidez l’élève à organiser ses effets personnels et son travail (p. ex. : étiqueter les fournitures scolaires, étiqueter selon un code de couleurs les cahiers de notes par sujet).
 

Répercussions sur le bienêtre émotionnel et social

  • Faites participer l’élève et les parents à la planification des transitions d’un niveau scolaire à un autre et entre les différentes écoles.
  • Rappelez-vous et rappelez à l’élève que le TDA/H est un trouble d’ordre biologique. Reformulez la façon dont vous percevez l’élève — par exemple, plutôt que de dire
    que l’élève est paresseux, dites plutôt que l’élève évite d’effectuer le travail qu’il trouve trop difficile.
  • Appuyez le développement des habiletés d’autonomie sociale en faisant participer l’élève à la sélection et à la supervision des appuis et des stratégies qui fonctionneront le mieux pour lui.
  • Examinez la possibilité de compter sur une personne clé qui se présentera chaque semaine (ou chaque jour) pour aider l’élève à établir des objectifs, à planifier ses
    activités et à acquérir des habiletés d’autosurveillance.
  • Enseignez les habiletés sociales de manière explicite. À l’aide de l’enseignement
    direct et du modelage, parlez de la façon d’interpréter certains signes de langage
    corporel et des expressions du visage.
  • Formulez des attentes claires et intervenez de façon cohérente tout en offrant une structure et une routine à toute la classe de façon à permettre à l’élève de participer pleinement.
  • Donnez à l’élève l’appui dont il a besoin en assurant un environnement propice aux échanges sociaux :
    • faites appel au jumelage pour la récréation, le repas du midi ou d’autres activités sociales non structurées;
    • offrez des activités organisées auxquelles l’élève pourra prendre part à la récréation ou sur l’heure du diner.
  • Utilisez des signaux discrets, tels que toucher le bureau de l’élève pour lui signaler de réfléchir à ce qu’il fait, sans attirer l’attention des autres élèves.
  • Offrez un soutien pour effectuer une transition d’une activité à une autre, ou d’un endroit à un autre. L’utilisation de signaux discrets ainsi que des routines et des activités signifiantes peuvent être utiles lors des transitions.
  • Si l’élève devient surexcité au moment de sortir pour une pause, attendez une ou deux minutes avant de le laisser sortir, jusqu’à ce que les autres élèves aient quitté la classe.
  • Soyez attentif pour détecter des signes d’anxiété ou de dépression, tels qu’une tension visible, un repli sur soi, des changements relativement à ses soins corporels, le fait de ne pas se présenter en classe ou d’arriver en retard, ou encore de remettre des travaux incomplets.
  • Utilisez des récompenses discrètes et le renforcement positif plutôt que les punitions.
  • Donnez des conséquences positives ou négatives de façon uniforme et sans délai afin d’établir un solide lien entre le comportement et la conséquence.
  • Permettez à l’élève de se tenir au début de la file et, graduellement, placez-le plus loin à mesure que ses capacités d’attente s’améliorent.
  • Donnez l’occasion de bouger à l’élève souffrant d’hyperactivité ou d’impulsivité. Permettez-lui de bouger ou de se tenir debout tout en travaillant; fournissez à l’élève un jouet pour la nervosité tel qu’un collier ou une balle antistress à utiliser discrètement au besoin; lors des pauses, faites des exercices d’étirement ou des mouvements dans le cadre de la routine de la classe; donnez l’occasion à l’élève de faire de menus travaux dans la classe.
  • Assurez-vous que l’élève aille dehors à la récréation, prenne des pauses ou participe à des activités physiques afin de lui faire dépenser l’énergie en trop et de l’aider à libérer son agitation.
  • Utilisez des stratégies de surveillance active afin de réduire les occasions de comportements perturbateurs ou ne se rapportant pas à la tâche (p. ex. : se déplacer dans la classe pendant les séances d’instructions et les périodes de travail calmes; parler aux élèves pour établir un lien; donner une rétroaction immédiate et précise sur les comportements positifs).

Les parents connaissent bien leur enfant et peuvent aider en donnant un aperçu de ce qui peut être fait pour appuyer le bienêtre émotionnel et social de
celui-ci.
Collaborer afin de trouver des stratégies qui pourront être utilisées à la maison, à l’école et dans la communauté peut être très avantageux.

Lors de la lecture des répercussions énumérées plus haut, prenez en considération les questions suivantes :

1. Ai-je besoin de reparler avec les parents afin de mieux comprendre les forces
et les besoins de l’élève?
Checkbox Oui Checkbox Non
2. Ai-je besoin d’un apprentissage professionnel ciblé?
Si oui, quels seraient les stratégies et les sujets particuliers à examiner?
Checkbox Oui Checkbox Non
3. Une consultation auprès du personnel de mon autorité scolaire est-elle requise?
Si oui, quels seraient les enjeux et les questions à examiner?
Checkbox Oui Checkbox Non
4. Une consultation auprès des fournisseurs de services externes est-elle requise?
(p. ex. : Réseau d’adaptation scolaire, Santé à l’école, Alberta Children’s Hospital, Hôpital Glenrose)
Si oui, quels seraient les enjeux et les questions à examiner?
Checkbox Oui Checkbox Non
5. Des évaluations supplémentaires de cet élève sont-elles nécessaires pour aider à la planification?
Si oui, à quelles questions ai-je besoin de réponses?
Checkbox Oui Checkbox Non
6. Des services offerts à l’élève par un fournisseur externe sont-ils requis?
Si oui, à quels résultats pourrait-on s’attendre?
Checkbox Oui Checkbox Non