Pourquoi faire de la francisation si l’élève parle déjà bien français

La recherche en littératie et en développement de langue distingue entre les habiletés en communication de base, ou langage social, et les habiletés en langage cognitif, appelé aussi « langage scolaire » ou « littératie disciplinaire ». Les habiletés du langage social peuvent se développer assez rapidement, soit dans de 6 mois à 2 ans, selon l’individu. Or, la réussite scolaire de l’élève dépend largement de ces habiletés en langage cognitif.

Ensemble, les habiletés en communication de base (langage social) et les habiletés en langage cognitif (langage scolaire ou formel) offrent à l’élève tous les outils langagiers nécessaires pour qu’il acquière les compétences en langue française qui lui permettront de s’intégrer pleinement sur les plans social, scolaire et culturel en tant que citoyen francophone dans sa communauté et dans la société canadienne (« Francisation », Guide de l’éducation, Préscolaire-12e année, Alberta Education).

Un appui en francisation permet à l’élève :

  • de réussir à des tâches de différentes sortes tout en développant ses connaissances et ses habiletés langagières;
  • de diminuer le besoin de ce soutien au fur et à mesure que ses connaissances et ses habiletés langagières se développent.

Voici quelques renseignements d’ordre général par rapport aux langages social et scolaire :
  • les deux s’apprennent simultanément, et on ne fait donc pas deux ans de langue sociale avant de passer à la langue scolaire;
  • on retrouve quand même des mots et des contextes des deux catégories qui se recoupent;
  • un langage contextualisé met à profit tous les indices de l’environnement tels que l’action, l’objet, le gestuel (montrer du doigt) et l’expérience partagée (ce qui en fait un langage plus facilement compris, puisqu’on est en plein dans la situation)
  • le langage décontextualisé est différent, car il doit donner tous les éléments de la situation qui n’est pas là (ce qui fait que l’on doit pouvoir comprendre les concepts en question sans appuis, p. ex. lorsqu’on raconte un évènement qui est arrivé par le passé ou lorsqu’on parle de l’économie ou de la politique);
  • le langage social est souvent, mais pas toujours, concret, car il s’agit plutôt d’un sujet, d’une expérience ou d’un objet connus;
  • les idées abstraites (p. ex. la justice) peuvent être expliquées en termes concrets, mais elles sont habituellement expliquées à l’aide d’autres idées abstraites;
  • en ce qui concerne le stress ressenti, les situations sociales amicales et familières apportent généralement moins de pressions, mais on peut comprendre que certaines situations sociales (la toute première communication avec quelqu’un, ou certains sujets ou idées) peuvent susciter beaucoup d’anxiété.

Bref aperçu du langage social et du langage scolaire

 

Habiletés en communication de base
(le language social)
Habiletés en language cognitif
(le language scolaire)
Acquisition en de 1 à 2 ans Acquisition en de 5 à 10 ans
Langage social, familier Langage scolaire, informel ou formel
Vocabulaire axé sur des mots courants et passepartouts Vocabulaire moins courant, moins précis ou moins spécialisé
Structures de langue simples Structures de langue complexes
Langage contextualisé de communication surtout orale Langage décontextualisé de communication souvent écrite
Langage concret Langage abstrait
Situations de communication à faible risque ou sans stress où on laisse plus facilement passer les erreurs de langue Situations de communication exigeantes et stressantes où les erreurs de langue sont moins tolérées
Le développement des deux types de langage est nécessaire à tous les paliers et à chaque niveau scolaire.
Cependant, ce tableau montre l’importance du développement des habiletés en langage cognitif pour assurer la réussite scolaire de l’élève :

habiletés en langage cognitif






To Top ↑