Créer des conditions favorables pour l’évaluation en francisation

Est-ce que le milieu et les activités permettent à l’élève de démontrer ce qu’il sait et ce qu’il sait faire?
Créer un milieu…
  • accueillant : donner du temps à l’élève pour lui permettre de se familiariser avec son nouveau milieu scolaire ainsi qu’avec l’accent et le débit de la langue parlée de la communauté, surtout en évaluation initiale;
  • sécurisant : peu importe sa personnalité ou son niveau, l’élève a le temps et l’occasion de faire la démonstration de ses habiletés. Par exemple, un élève qui prend rarement la parole devant le groupe-classe peut avoir d’excellentes habiletés en expression orale, mais n’a seulement pas l’espace psychologique qui lui permettrait de les montrer. Dans le cas contraire, on peut être porté à penser qu’un élève est très fort en expression orale, puisqu’il est toujours prêt à communiquer ses idées ou à offrir une réponse lors d’une discussion de classe, mais en comparant sa production orale aux descripteurs des seuils repères, on se rend compte que malgré ses bonnes habilités stratégiques qui lui permettent de communiquer avec efficacité, il aurait besoin de travailler plusieurs habiletés linguistiques précises.
  • connu : le milieu éducatif se rapproche le plus possible du milieu naturel d’apprentissage de l’élève.
  • valorisant : le droit à l’erreur est accordé dans ce milieu, la prise de risque y est encouragée et, autant que possible, le sentiment de compétence en français y est renforcé.

L’insécurité linguistique est un facteur particulier à considérer dans le cas des élèves en situation linguistique minoritaire. Selon Marianne Cormier1, l’insécurité linguistique « se définit comme une impression que l’on parle mal sa langue et que l’on ne pourra jamais bien la parler ». D’après Cormier, « une surévaluation en français, accompagnée de faibles résultats, pourrait amplifier les sentiments d’insécurité linguistique » chez l’élève. Il serait important d’être sensible au fait qu’une telle perception chez l’élève peut l’amener à éviter de s’exprimer en français à l’oral ou à l’écrit, et qu’un cercle vicieux peut alors s’installer. La présence de perceptions d’insécurité linguistique chez l’élève fait que ce dernier s’exprime moins souvent en français; moins il s’exprime en français, moins il a d’occasions de développer sa compétence; et moins il se sent compétent, plus il ressent sa propre insécurité linguistique.

1Cormier, M. 2011, Au premier plan : les enfants ou les résultats?, Éducation et francophonie, Association canadienne d’éducation de langue française, vol. 39, no 1 (printemps), p. 7-25.
Organiser des activités d’évaluation…
  • qui sont connues de l’élève, surtout si celui-ci est nouveau à l’école;
  • qui permettent à l’élève de faire des liens avec ses connaissances et ses expériences antérieures afin de comprendre le contexte;
  • qui ne présentent pas de préjugés culturels;
  • qui sont variées et qui comprennent de multiples occasions et façons de montrer ses apprentissages, qu’elles soient formelles ou informelles, fermées ou ouvertes, structurées ou non structurées, dans plusieurs contextes d’apprentissage (on peut consulter les documents suggérés dans la section « Liens pertinents » qui proposent plusieurs moyens d’évaluer les compétences dans les domaines langagiers);
  • qui ciblent les habiletés linguistiques tout en respectant la capacité intellectuelle de l’élève. Il est important d’offrir des appuis visuels appropriés, mais il ne faut pas, en le faisant, diminuer les attentes du côté de l’apprentissage (même si l’élève se situe au premier palier de développement des seuils repères et qu’il a besoin de textes simplifiés, les images, le contenu et les concepts traités devraient toujours correspondre à sa capacité cognitive et au niveau de ses connaissances antérieures culturelles et disciplinaires, et lorsque l’apprentissage de la langue est intégré aux expériences sociales et scolaires de l’élève, il est important de faire en sorte que les activités d’évaluation visent ses habiletés langagières);
  • qui assurent la participation de l’élève dans les activités d’évaluation;
  • qui offrent une rétroaction significative et précise;
  • qui sont menées par un enseignant détenteur d'un brevet d'enseignement de l'Alberta.






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