Fondements théoriques


Version intégrale

À partir d'un capital culturel

Lorsque les intervenants scolaires reconnaissent la valeur de la langue et de la culture familiales de l’élève :

  • cette reconnaissance influe positivement sur le concept de soi de l’élève;
  • l’investissement de l’élève dans son apprentissage est plus important;
  • le sentiment d’appartenance de l’élève à sa communauté scolaire est renforcé.

Pistes d'action
  • Valoriser la diversité en invitant la pleine participation des élèves et de leur famille à des activités scolaires et parascolaires, ainsi que dans la communauté francophone.
  • Intéresser surtout les parents : peu importe leur degré de compétence en français, leur engagement influence de manière positive la réussite de leur enfant.
  • Puiser dans les systèmes linguistiques et les connaissances des élèves pour faciliter l’apprentissage du français et en français.

Version abrégée

À partir des connaissances antérieures des élèves

Le parcours unique de la construction langagière, identitaire et culturelle des élèves

Tous les élèves développent le langage scolaire

Différencier l’enseignement du français

The Diversity in Francophone Student Populations

La construction d’une identité

La diversité chez les élèves ayant droit

Quatre identités francophones


À l'appui de la langue familiale

La langue familiale permet aux familles des langues minoritaires de maintenir leur culture et de transmettre des traditions pour lesquelles, souvent, le vocabulaire n’existe pas en français. L’usage des langues minoritaires familiales ne compromet en rien l’apprentissage de la langue de l’école.

Pistes d'action
  • Inciter les familles à maintenir les langues minoritaires familiales tout en les invitant à vivre des expériences en français.
  • Pour prévenir l’abandon et soutenir un bilinguisme additif, encourager l’application de la formule « un plus un et un peu plus » selon laquelle l’un des deux parents parle exclusivement sa langue minoritaire tandis que l’autre la connait et l’utilise occasionnellement.

Version abrégée

À partir des connaissances antérieures des élèves

Le parcours unique de la construction langagière, identitaire et culturelle des élèves

Tous les élèves développent le langage scolaire

Différencier l’enseignement du français

The Diversity in Francophone Student Populations

La construction d’une identité

La diversité chez les élèves ayant droit

Quatre identités francophones


Entre langue, pensée et apprentissage

La pensée se développe à partir du langage et le développement langagier se fonde sur le développement cognitif.

Ainsi, la langue n’est pas qu’un outil de communication, mais aussi un outil de pensée, d’apprentissage et de construction identitaire. Il est donc important de prévoir des interventions en francisation dans toutes les disciplines.

Les seuils repères pour la francisation visent le plein développement non seulement des habiletés de la communication interpersonnelle, mais aussi des habiletés cognitives et langagières.

Pistes d'action
    L’élève en francisation bénéficie
  • d’un enseignement explicite du vocabulaire particulier de chaque discipline;
  • d’un étayage des concepts et du vocabulaire présentés dans chaque discipline, qui l’amène vers la langue scolaire tout en lui permettant de s’engager dans la résolution de problèmes, le développement de sa pensée critique et l’expression de ses connaissances et de ses idées.
  • Autant que possible, mettre à profit les connaissances linguistiques et conceptuelles déjà acquises par l’élève dans une autre langue.

Version abrégée

L’école francophone: un milieu privilégié

Jeu de description – mathématiques

Selon l'âge et le rythme de chacun

Il semble que l’enfant passe par une série de périodes (dites périodes critiques) durant lesquelles il est plus sensible à certains phénomènes. Les seuils repères ont été établis en fonction des périodes critiques les mieux établies et en respectant le niveau de développement de l’enfant, de sorte à miser sur les forces associées à chaque groupe d’âge.

Pistes d'action
  • Dans le développement de la faculté de discrimination auditive, les périodes critiques s’établissent entre 6 et 8, et 10 et 12 mois. Pour la capacité de l’articulation appropriée des sons d’une langue apprise dans le contexte scolaire, la période critique se situe à la puberté, qui débute entre les âges de 10 et 13 ans. À partir de cette période, l’enfant aura de la difficulté à articuler les sons de langues étrangères sans accent étranger. Il faut donc compter passer plus de temps à développer la discrimination auditive et l’énonciation chez les élèves en francisation plus âgés.
  • Les habiletés sociopragmatiques s’apprennent rapidement chez les petits par l’interaction directe avec des locuteurs natifs, mais les élèves plus âgés ont plus de difficulté à saisir les règles sociopragmatiques. La meilleure façon dont un enseignant peut faire comprendre les règles sociopragmatiques à un élève en francisation, c'est en se servant de la démonstration et du modelage.
  • L’atteinte de paliers par les élèves en francisation varie grandement d’un élève à l’autre. Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce qu’un élève arrive à un niveau donné en une seule année scolaire ou avant la fin de la période de communication des résultats. Les seuils repères pour la francisation permettent de suivre les progrès de l’élève et facilitent la communication des résultats à l’élève et aux parents.

Version abrégée

À la portée de tous

Les troubles langagiers ne sont pas associés au milieu d’apprentissage de l’élève et surviennent à travers la langue et non à cause d’elle.

Pistes d'action
  • Changer la langue d’apprentissage et d’enseignement n’aura aucune incidence sur les services de soutien de l’élève. Si l’élève se sent bien à l’école où il se trouve, il devrait se prévaloir des services de soutien disponibles plutôt que de partir dans une école où l’anglais est la langue d’enseignement. (Ce principe est conforme aux consignes de pratique orthophonique de l’Association canadienne des orthophonistes et des audiologistes.)
  • Bien informer la famille des enfants reconnus comme ayant des besoins en francisation des services de soutien disponibles avant de lui demander de consentir à la participation de son enfant à cette programmation.

Version abrégée

L’identité de l’élève ayant un besoin d’apprentissage

Vers un modèle d’inclusion

En vue de prévenir l'isolement

Lorsque les intervenants scolaires assurent l’intégration sociale et scolaire des élèves,

  • le sentiment d’appartenance de l’élève à sa communauté scolaire est renforcé;
  • ce renforcement influe positivement sur le concept de soi de l’élève;
  • l’engagement de l’élève dans son apprentissage est plus important.
Certains élèves peuvent avoir subi des traumatismes. Les interventions doivent tenir compte de ce vécu.

Pistes d'action
  • S’interroger sur les messages transmis intentionnellement ou par inadvertance aux élèves et aux communautés sur la valeur de leur langue et de leur culture familiales. Montrer que les différences culturelles et linguistiques sont acceptées et valorisées en ayant, par exemple, des affiches dans toutes les langues représentées ou en encourageant les élèves à écrire dans leur langue maternelle (livres ou invitations bilingues).
  • Reconnaitre les sentiments d’isolement et mettre l’accent sur la langue comme outil d’affiliation.
  • Adapter la disposition physique de la salle de classe de sorte qu’elle soit accueillante et inclusive.
  • Pour appuyer l’interaction sociale dans l’apprentissage, exploiter les moyens d’expression non langagiers tels que l’art dramatique, la danse, l’art visuel, le mouvement et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, tout en verbalisant ses idées pour modéliser et encourager l’expression langagière.
  • Dans le cas d’élèves et de familles qui ont subi des traumatismes, les interventions doivent permettre à l’élève de vivre une expérience d’appartenance dans un contexte social authentique et inclusif, de réfléchir sur son vécu et de sentir qu’il ou elle peut agir pour influencer son avenir. Il importe de faire en sorte que l’environnement physique et les activités courantes soient organisés de façon à renforcer les comportements positifs et à désamorcer les comportements problématiques.

Version abrégée

L’identité de l’élève ayant un besoin d’apprentissage

Mais ce que je vois n’est pas moi

Se reconnaitre dans un modèle

Vers un modèle d’inclusion

Suivant les étapes critiques de la littératie

Peu importe l’âge de l’élève, il faut respecter certaines étapes afin d’assurer le développement de sa littératie, car ce n’est qu’en passant par ces étapes que l’élève pourra lire d’abord pour apprendre, et ensuite de façon critique.

Pistes d'action
  • Il faut travailler d’abord à la mise en place chez l’élève des précurseurs de la lecture que sont la conscience phonologique et le concept de la lettre (et de l’alphabet), puis sur le décodage et la lecture globale, pour créer des automatismes de lecture avant de favoriser la fluidité et la compréhension.
  • Développer la conscience phonologique à partir d’activités portant sur la séquence d’évènements et la syllabe avant d’aborder le phonème puis le mot. Il faut noter que le développement de la conscience phonologique dans une langue donnée se transfère à ce même développement dans les autres langues parlées. Cependant, chaque langue ne développe qu’un certain nombre des aspects de la conscience phonologique; il faut donc faire en sorte que les exercices et les tests employés couvrent une grande gamme de ces aspects.
  • Il serait pertinent de tester la conscience phonologique et les précurseurs de la lecture (soit la mémoire auditive, la mémoire auditive de travail et lae dénomination rapide d’objets) chez tous les élèves en francisation, même les plus vieux, afin de déterminer si certaines lacunes sont la cause de leurs difficultés de lecture ou s’il s’agit d’un problème de langage plus profond.
  • Faire appel à la lecture sociale (soit la lecture faite à un enfant par une personne sachant lire) qui facilite grandement l’acquisition, et surtout le plaisir, de la lecture.
    • La lecture sociale offre un étayage naturel et ses bienfaits ne sont pas compromis si la lecture se fait dans une langue autre que la langue de scolarisation.
    • La lecture sociale affecte la qualité du lien établi avec la personne qui lit et contribue au maintien de la langue familiale. Il est donc mieux que les parents d’élèves en francisation lisent dans leur langue familiale si les ressources nécessaires leur sont disponibles.
  • Il est critique de travailler explicitement le lexique des élèves en francisation et leurs stratégies d’apprentissage du vocabulaire afin d’assurer leur connaissance des sens propre et figuré des expressions, des mots de signification voisine, des sens multiples d’un mot, des connecteurs courants et des mots indispensables à l’apprentissage d’un concept.

Version abrégée

Pour donner confiance

L’insécurité linguistique est une réalité importante pour tous, que ce soit pour les élèves en francisation ou pour ceux dont le français est la langue dominante. Il faut accepter et respecter les variantes et les accents du français tout en permettant à l’élève de développer un registre et un parler qui lui permettront de participer pleinement dans tous les espaces francophones.

Pistes d'action
  • Toute intervention sur la langue doit se faire avec doigté, car une intervention trop sévère ou trop catégorique visant la variété de langue parlée par l’élève peut créer un isolement menant au rejet du français.
  • Les intervenants scolaires doivent être sensibles au parler des élèves et à leurs réactions conscientes ou inconscientes pour éviter d’augmenter l’insécurité linguistique des jeunes.
  • Il convient d’expliquer aux élèves le fonctionnement social des langues pour leur permettre de relativiser la valeur accordée aux dialectes de prestige et de s’approprier, ou de se réapproprier, une langue de référence.
  • L’élève en francisation doit pouvoir s’adapter pour être compris par les autres locuteurs francophones qui l’entourent. De façon générale, cela signifie que l’usage canadien prévaudra et que l’élève doit être amené à comprendre les registres de langue populaire, familier et informel ainsi, idéalement, que le registre formel.
  • Le français utilisé par les enseignants devrait se situer au registre informel dans le contexte scolaire ou social, de sorte à servir de modèle aux élèves, mais il peut toucher au registre familier, notamment à la maternelle et au premier cycle de l’élémentaire. Un intervenant qui parlerait aux élèves dans un registre trop élevé pour eux perdrait leur attention, ce qui serait contreproductif. Le registre informel recommandé pour l’enseignement doit être compris de tous et éviter la création de fossés linguistiques.

Version abrégée

Démystifier les variétés du français

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